PROJET
Selon le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), la précarité menstruelle désigne « les difficultés de nombreuses femmes et filles à se payer des protections hygiéniques à cause de leurs faibles revenus ».
Elle comprend aussi le poids financier des antidouleurs, ou encore des sous-vêtements de rechange. Derrière ce terme se cache une diversité de situations : la précarité menstruelle vient s’ajouter aux difficultés économiques et sociales auxquelles sont confrontées chaque jour les personnes les plus vulnérables. Qu’elles soient en situation de handicap, incarcérées, migrantes, transgenres, travailleur.se.s du sexe, celles-ci rencontrent de multiples obstacles dans la gestion de leur santé et de leur hygiène menstruelle.
*Selon une étude réalisée par the Advocata Institute
Au Sri Lanka, la précarité menstruelle concerne 70% des femmes. La raison à cela ?
Les femmes qui subissent cette précarité sont souvent obligées de choisir entre protection hygiènique ou alimentation. Elles sont contraintes de sacrifier leur santé et leurs besoins fondamentaux pour se nourrir et dans certains cas, nourrir leur famille.
Au Sri Lanka, de nombreuses jeunes filles qui ont leurs règles restent isolées à la maison au détriment de leur scolarité, tandis que d’autres n’ont pas d’accès direct à l’eau et subissent leurs cycles menstruels dans de mauvaises conditions d’hygiène. Nombreuses sont celles qui on recours à des chiffons, des feuilles d’arbre et de vieux journaux (« They use old cloths : Sri Lanka to give schoolgirls free period products ») comme serviettes hygiéniques, ce qui les expose plus facilement à des risques d’infections. Le manque d’accès aux produits d’hygiène menstruelle peut entraîner un certain nombre de problèmes de santé différents pour les femmes, notamment le cancer du col de l’utérus, deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes sri lankaises.
La pauvreté menstruelle affecte également l’éducation des filles, car de nombreuses filles ne fréquentent pas l’école ou les cours pendant leur cycle menstruel.
Selon une étude de l’UNICEF de 2015, plus de la moitié des étudiantes adolescentes (51-62 %) ne sont pas autorisées ou ne seront pas autorisées à aller à l’école pendant leurs menstruations, et un peu plus d’un tiers des étudiantes adolescentes (37-44 %) ont déclaré avoir manqué l’école à cause de leurs menstruations.
Au Sri Lanka, le coût élevé des produits hygiéniques les rendent inaccessibles à la majorité des femmes et des filles. La faute en particulier à la taxe sur ces produits, qui jusqu’en septembre 2018 était supérieure à 100%. Les taxes élevées sur les produits menstruels ont généralement contribué à faire de ces produits un article de semi-luxe pour beaucoup.
Le salaire moyen d’une sri lankaise par mois varie entre 60 et 200 euros
La stigmatisation des règles aggrave la précarité menstruelle